Reconstruire

1986 a été une année particulièrement difficile pour moi. Ma grand-mère, qui m’avait élevé, est décédée en mars, j’ai perdu mon travail en avril et, en août, la petite amie que je fréquentais depuis trois ans décidait de rompre.

La perte de mon emploi d’ingénieur – entre-temps j’avais trouvé un travail d’employé non-qualifié – me pesait car depuis mon enfance, j’avais toujours confondu réussir ma vie avec réussir ma carrière. J’étais habitué à obtenir de bons résultats dans les études, et celles-ci terminées, j’avais immédiatement trouvé un emploi correspondant à mon niveau. J’avais peu d’amis, déjà avant de rencontrer celle qui venait de me quitter. Comme nous étions trop enfermés sur notre couple, ces trois ans ensemble avait fait le vide autour de moi.

Des années auparavant, j’avais fait ma communion, ma confirmation, mais ensuite, j’avais abandonné l’église m’y sentant fort seul. Je croyais certes toujours en l’existence de Dieu, mais à l’époque, je Le voyais lointain : pour moi, Il était bien dans son ciel et Il ne s’intéressait pas du tout à ce qui m’arrivait.

Ma sœur, qui était chrétienne, m’encourageait à prendre part à une retraite « Réveil Chrétien » (1) qui l’avait enchantée, mais je répondais toujours négativement, en lui disant qu’elle était en bonne voie de devenir nonne.

Mais, en cette veille de Noël, j’ai fini par accepter d’y aller, surtout pour fuir ma solitude. Sur place, j’ai rencontré des chrétiens unis et enthousiastes, attentifs aux autres. Le dernier soir, un des autres participants m’a dit : « Celle qui te rencontrera, aura bien de la chance ». C’était la phrase qu’il me fallait. Le lendemain, je me suis réveillé léger et avec une joie en moi que je n’avais jamais connue auparavant. Pour la première fois, j’ai pu prier en m’adressant à une personne, Jésus ; Jésus qui m’écoutait, je le découvrais. La retraite terminée, je me suis demandé si cette joie allait durer. Et elle s’est maintenue plusieurs mois.

J’ai cherché à approfondir ma relation avec Jésus en lisant la Bonne Nouvelle, des livres écrits par des auteurs chrétiens, et en participant à des retraites. 14 ans après, je peux dire que depuis ma rencontre avec Jésus, plus rien n’a été comme avant.

Jésus est devenu mon ami. Il s’intéresse à ma vie. Je discute avec Lui des décisions à prendre. Il me guide à travers les événements de la vie ou des intuitions qu’Il me donne.

En 1990, j’ai rencontré ma femme, Régine. Je l’ai vue pour la première fois lors d’une retraite. Elle aussi était venue par curiosité mais ne connaissait pas Jésus. Au début de cette retraite, un animateur, célibataire comme moi, m’avait partagé qu’il priait pour sa future femme, malgré qu’elle lui était encore inconnue, afin qu’elle puisse vivre une relation personnelle avec Jésus. J’ai trouvé cela une bonne idée et j’ai prié immédiatement. Le lendemain, Régine a rencontré Jésus.

Comme nous habitions loin l’un de l’autre, nous avons eu des difficultés à choisir un lieu de résidence commun. Nous nous étions disputés et en étions arrivés à envisager l’annulation de notre mariage. D’autres chrétiens ont prié pour nous et Dieu est venu à notre secours en nous mettant la paix et le pardon dans le cœur, ce qui nous a permis de trouver une nouvelle solution satisfaisante pour les deux. Dieu a changé mon regard, et m’a aidé à éviter d’imposer ma solution.

J’ai confié ma carrière à Jésus. J’espérais entrer à  l’Union Européenne, mais sans beaucoup d’illusions.

Avant de passer les épreuves de sélection – réputées très difficiles – j’avais lu dans un livre (2) « C’est Dieu qui ouvre les portes ». J’ai réussi les épreuves du premier coup et je suis maintenant auditeur dans cette organisation, ce qui me permet de satisfaire mon goût de voyages. Comme ces voyages sont de courte durée, travail et vie familiale peuvent être conciliés. Je prie régulièrement pour que Jésus guide mon travail et il m’est arrivé plusieurs fois au cours de contrôles d’avoir des intuitions qui se révélaient exactes.

Depuis que j’ai rencontré Jésus et que j’ai décidé de mettre ma confiance en Lui, Il a reconstruit ma vie. Cela ne veut pas dire que je ne  vive plus de difficultés, mais je ne suis plus jamais seul.

Jésus désire te rencontrer toi aussi. Vas tu Lui ouvrir la porte de ton  cœur? Il ne demande qu’à te combler. Et, si tu décidais d’oser la confiance en Lui ?

Jean Dehoy

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